- La première mention de l’existence du village daterait de l’an 931, Hughes le Grand, se montra très généreux pour le monastère de Malast (aujourd’hui Montolieu) et lui fit don de plusieurs villages malgré l’opposition de l’abbé d’Orfonds .
- A la fin du Xème siècle et au XIème siècle, le village d’Orfons et son petit établissement vivent, sans doute et sans grande certitude, repliés sur eux-mêmes. On peut penser sans en avoir une preuve formelle qu’il devait s’agir d’une implantation bénédictine
- Vers 1150, l’ancien établissement et son territoire vont être cédés aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Ce territoire érigé en sauveté (salvetat) et limité par des croix de pierre qu’on retrouve encore dans certaines portions de la contrée.
- Fin du XIIème, des conflits successifs opposent les comtes de Toulouse et les Trencavel suivis par le début de la croisade contre les Albigeois (1209) ne permettent pas la continuité de l’implantation. Il faut attendre 1237 pour que les terres de la sauveté, usurpées par des seigneurs voisins (Puylaurens et Dourgne) soient restituées à leurs propriétaires.
- Dès la fin du XIIIème siècle en 1298, les dominicaines du monastère de Prouilhe possèdent la totalité de la forêt de Ramondens aux limites des propriétés Hospitalières. Il devient nécessaire, pour la paix des deux communautés, de borner leurs limites communes ce qui sera fait de 1298 à 1320.
- La première partie du XIVème siècle fut une période d’expansion et d’abondance. Un précieux document daté de 1340, rédigé en son temps par le prieur dominicain Pierre Gui décrit la grange de Ramondens, son personnel et ses activités.
- Tout change bientôt, les années noires arrivent : la grande peste de 1348, la guerre de cent-ans et la chevauchée du Prince Noir en 1355 qui dévaste la contrée.
- Et puis surviennent les guerres de religion qui de 1562 à 1598 mettent à mal la région. Elles ont opposé les catholiques et les protestants, « et forment une suite ininterrompue de sièges, de courses, de sacs de villes, de massacres et de trêves ». Les chroniqueurs de cette époque mentionneront souvent Arfons.
- En raison de l’édit de Nantes (1598), une paix précaire est intervenue, mais on imagine l’état dans lequel devait se trouver le village en cette fin de XVIème siècle !!
Pendant plus de trois siècles un conflit larvé a opposé Notre-Dame de Prouilhe et la seigneurie de Saissac au sujet des limites de Ramondens.
Au tout début du XVIIème siècle, et va aboutir à une procédure qui donnera encore une fois raison dans ses prétentions au monastère de Prouilhe ; les Seigneurs et les habitants de Saissac seront non sans mal déboutés. Vérification des bornages et pose de nouvelles bornes : novembre 1609.
Le siècle de Louis XIV fut porteur de grands bouleversements pour Arfons. En premier lieu un édit Royal décida du creusement du Canal du Midi et bien sûr des rigoles permettant son alimentation en eau.
- 1665, creusement de la rigole d’essai qui mène les eaux de la Galaube à Naurouze.
- 1666, l’expérience étant concluante, le Roi et Colbert autorisent la création de cette nouvelle voie de navigation : édit royal du 7 octobre 1666.
Le captage des eaux de l’Alzeau et le départ de la rigole alimentant le canal du Midi se trouvent en limite de la forêt de Ramondens sur l’actuelle commune d’Arfons ainsi que les premiers kilomètres de la rigole d’essai et donc dans les possessions du monastère dominicain de Prouilhe, qui restera propriétaire de la forêt jusqu’en 1792 lors de la nationalisation des biens du clergé à la révolution. Mais la vie de cet espace forestier ne s’arrêta pas là, Napoléon Bonaparte en avait fait une sénatorerie en 1803. Les Eaux et Forêt et ensuite l’ONF prirent en main sa destinée, et la rigole était devenue un espace de détente que chantaient les poètes…..
Le village quant à lui avait pris de l’importance, on y dénombrait près d’un millier d’habitants, la famille de Contié devint en trois générations au travers du XVIIème siècle, propriétaire d’une grande partie des terres d’Arfons, conseiller du Roy et « maire perpétuel » du lieu. Le nom s’éteignit par manque d’héritier masculin en 1713. Deux de ses filles se marieront en 1717, et se partagerons le patrimoine des Contié : la famille David de Beauregard, dont le fils aîné Alexandre épousera Marie de Contié (En 1719, Alexandre et Marie offrirent à la paroisse la petite cloche qui se trouve toujours aujourd’hui dans le clocher de l’église.), et la famille Monfaucon de Rogles dont un des fils, Charles -Emmanuel épousera Anne.
L’association ORA FONTIUM contribue à la mémoire d’Arfons et à promouvoir des sentiers historiques